“‘Le producérisme est une des structures les plus élémentaires du récit populiste aux États-Unis. Le producérisme évoque l’existence d’une classe moyenne noble et laborieuse constamment en conflit avec des parasites malveillants, paresseux et coupables au sommet et au pied de l’ordre social. Les personnages et les détails ont changé de façon répétée, mais les grandes caractéristiques de cette conception des choses sont restées les mêmes pendant près de deux cents ans’ …
Les parasites d’en haut correspondent, à quelques exceptions près, aux élites telles qu’elles ont représentées dans de multiples discours populistes en Europe et dans le monde: ‘les capitalistes’ chez Chavez, les ‘mondialistes‘ chez un Le Pen, les ‘bureaucrates et es juges’ chez un Berlusconi, les ‘responsables de mutuelle et les syndicalistes corrompus‘ chez une Thatcher, ‘la Flandre qui paye pour un État PS’ à la NV-A, etc. Les parasites d’en bas pour leur part, renvoient à une ‘clique’ des paresseux qui profitent du système : les étrangers, les immigrés, les bénéficiaires de l’aide sociale, les chômeurs et les ‘faux’ chômeurs, mais aussi les ‘asociaux’ en tous genres qui profitent également des ressources de l’État : les artistes ‘subsidiés’, les homosexuels, les militants pour l’avortement, les féministes, les organisations laïques, etc. …
La rhétorique producériste entretien l’idée qu’il existe une solidarité, ou à défaut une sorte de connivence ou d’accord tacite, entre le ‘parasites’ d’en haut et les ‘parasites’ d’en bas. …
Le modèle producériste … peut fonctionner en dehors de tous les radicalismes condamnés par la loi, notamment le racisme, l’antisémitisme et la xénophobie. … Le producérisme glorifie les discriminations, mais habilement, en fonction de critères qui ne sont pas interdits par la loi et qui à bien des égards sont même au cœur du libéralisme : le mérite, le courage, l’intelligence, la responsabilité etc. Tout ce qui précède apparaît de façon récurrente dans le discours de la N-VA et se décline de façon cohérente au niveau de la solidarité, de l’économie, de l’emploi, de la gestion du chômage, des enjeux régionaux et même de l’identité flamande.”
aus: Jérôme Jamn: Essai sur ‘idéologie de la Nieuw-Vlaamse Alliantie, in: Outre Terre 40, 07-09/2014, S, 100-102, erster Absatz seinerseits Zitat aus: Chip Berlet / Matthew N. Lyons: Right-Wing Populism in America, New York: Guildford 2000, S.348-349.
01/16