MALTE WOYDT

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Racisme anti-blanc

[réaction écrite pour parlemento.com]

Je suis d’accord avec Elisabeth que l’interview originale, que j’ai lu entretemps, est plus nuancé que l’extrait que Mehmet en a publié ici. Mais M. Bouhlal semble d’avoir dit ce que Mehmet cite ici. Je n’ai pas vu de droit de réponse dans Brussel Deze Week.

Citer des études qui disent la même chose n’en enlève pas le caractère raciste.

Le pire, ce n’est pas le caractère raciste de l’analyse mais le pire c’est qu’elle est fausse. Comment on veut lutter efficacement pour l’émancipation si l’analyse de départ est fausse déjà?

Parler des “blancs” et en exclure les Marocains, Turcs, Albanais, Bulgares qui sont aussi peu rouge, noir ou jaune que les Belges est plutôt drôle…

Mais plus important est ceci: Dire que les strates supérieures sont occupées “des autochtones” est autre chose que d’affirmer que “les autochtones” sont au sommet de la pyramide. Racontez-ça une fois aux sans-abris autochtones! C’est ce “les” qui fâche (et qui est raciste parce qu’il prétend un argument de race là où il en a pas question). Vous vous trompez de cible et vos adversaires vont en être contents.

Oui, la société belge est “stratifié” – mais quoi de neuf? Quelle société ne l’est pas? Vous avez raison que le but devrait être une société des égaux, mais elle n’a pas encore vu la terre. Il y a sûrement des sociétés plus ouvertes à l’ascension sociale que d’autres. Il y a aussi des différences de secteur d’une société à l’autre. En Angleterre il y a sûrement plus d’ouverture pour les universitaires arabes qu’en France. En Belgique il y a plus de place pour les politiciens d’origine étrangère qu’en Turquie.

Étudiez les grandes émancipations de l’histoire! L’émancipation des bourgeois, des juifs, des ouvriers, des femmes, des provinciaux: Comment ils ont fait? Où ils ont réussi? Où ils n’ont pas réussi?

Les bourgeois, les juifs et les femmes se sont rendu économiquement incontournables, les ouvriers et les provinciaux se sont organisés en contre-pouvoir. Ils n’ont pas mendié pour des cadeaux. Ce n’est pas en lamentant ni en baignant dans une image de victime qu’on avance, c’est en bougeant soi-même.

Les chances d’un fils d’ouvrier “belge” d’arriver “au sommet” ne sont toujours guère meilleure en Belgique que pour un fils d’ouvrier “allochtone”. Les États-Unis te donnent plus de chance d’ascension.

La Belgique est une société des cliques. Les cathos, les libéraux, les socialistes, les barons locaux, l’haute-bourgeoisie… Pour monter il faut s’intégrer dans une clique ou former la sienne. Et à l’intérieur d’une clique, il faut organiser ses troupes. Combien de libéraux gantois ont profité du premier ministre Verhofstadt?

En Allemagne, ces dernières années, c’était la rage des homosexuels. Ils se sont organisés dans les années 80 à l’intérieur des partis politiques et dans les années 2000 ils sont pris un poste de ministre-président après l’autre.

Qu’est ce que Emir Kir est en train de préparer? La société égalitaire ou la montée massive d’une clique turque de St.Josse?

Pour revenir à l’argument: Oui, les allochtones les plus dociles montent le plus facilement dans les cliques, mais c’est la même chose pour les autochtones dociles.

Donc: Il faut s’intégrer dans une clique, organiser un contre-pouvoir ou se rendre économiquement incontournable.

En ce qui concerne le contre-pouvoir: Pourquoi autant de monde s’engage pour la Palestine, étant donné qu’il n’est pas vraiment efficace de le faire ici? La même énergie mis dans un mouvement des quartiers populaires pour des meilleures écoles aurait plus d’effet.

En États-Unis ce sont les arabes qui après les asiatiques ont les meilleurs résultats scolaires (bien avant des “white protestant males”, les noirs et les hispaniques). Faites en sorte que ça soit ici aussi comme ça, et vous allez voir.

Bonne journée encore.

Bref historique de la discussion:

Mehmet Koksal cite M.Bouhlal (15.Oct.2010):

“Dans un portrait publié ce jeudi (14/10/2010) par l’hebdomadaire néerlandophone bruxellois Brussel Deze Week, Radouane Bouhlal (Président du MRAX asbl – Mouvement contre le racisme, l’antisémitisme et la xénophobie) s’en prend violemment à la Belgique et aux “Belges blancs”. Estimant que ”ce pays [la Belgique] fonctionne structurellement de manière raciste. … notre société belge est en soi une société de castes avec à sa tête les Belges blancs. Un individu d’une caste inférieure n’y est toléré que s’il reste bravement à son niveau. Mais malheur à toi si tu veux être traité sur un pied d’égalité. Les décideurs n’ont que de bons mots en bouche en parlant de vivre en paix avec les communautés mais on vit en réalité dans une société basée sur une hiérarchie dépendant de l’origine des gens et pas dans une société basée sur l’égalité des citoyens“, explique Radouane Bouhlal. …”

Elisabeth Cohen, dans un droit de réponse (22.Oct.2010; sous le même lien):

“… Dans cette interview (à laquelle nous renvoyons les lecteurs pour ne pas se laisser piéger par les « morceaux choisis » par M. Koksal), R. Bouhlal défend l’idée suivant laquelle en Belgique aussi, il existe dans les faits – et pour reprendre les mots de Christine Delphy – un « système de castes raciales »3, c’est-à-dire une société organisée de manière stratifiée, élevant certains – quasi-exclusivement des « blancs »4 – au rang de citoyens belges légitimes et authentiques, et reléguant les autres – les personnes issues des minorités – au statut peu enviable de « citoyens de seconde zone » exposés aux discriminations, de manière quasi-systématique, de génération en génération. …”

26/10/2010 (10:10) Schlagworte: FR,Notizbuch ::

Révanchisme

“Non, PYL, je ne suis pas du tout d’accord avec vous.

On ne peux pas résoudre des conflits ethniques par des arguments historiques. Il suffit à des adversaires de choisir d’autres dates de référence et tout le monde aura raison.

Je suis allemand et j’ai des ancêtres germanophones qui habitaient en Silésie (aujourd’hui polonais), en Prusse orientale (en partie aujourd’hui russe, en partie polonais), en Prusse occidentale (aujourd’hui polonais), dans la région de Poznan (aujourd’hui polonais), du Südtirol (aujourd’hui italien), du Trentino (aujourd’hui italien), du Sudetenland (aujourd’hui tchèque) et de Schleswig du Nord (aujourd’hui danois)…

Je trouve qu’il faut laisser les gens qui habitent ces régions aujourd’hui y vivre en paix, ça n’a rien à faire avec la question si je trouve les différents évenemments historiques (guerres, traités etc.), qui ont eu ses frontières comme résultat, bons, justifiés, déplorables ou scandaleux.

On peut parfois accuser une génération des colons violents et leur demander de se retirer. Mais comment on peut réfuser aux enfants nés par après le droit d’avoir un “chez-eux”? avec quel droit je pourrais oser de forcer les gens nés à Opole de s’attaquer à la Bielorussie ou á l’Ukraine d’où Staline avait déporté leurs grand-parents pour les installer là où ils habitent aujourd’hui?

En Israel et Palestine je ne vois pas d’autre chemin que les deux états prévus par les résolutions de l’ONU. Ceux, qui d’un coté ou de l’autre refusent à l’autre le droit d’existence ne font que prolonger le conflit et augmenter le nombre des victimes. Il n’apportent une solution à rien. L’histoire humaine était souvent déjà assez triste comme ca, il ne faut pas en ajouter.”

meine Antwort auf jemanden, der das Existenzrecht Israels verneint… www.parlemento.com, 28.6.10

06/10

28/06/2010 (15:17) Schlagworte: FR,Notizbuch ::

Investissements

“… [Dans les années 50], comment un capitaliste belge peut-il s’enrichir et accumuler davantage du capital? S’il ne fait rien de son argent, celui-ci va perdre de sa valeur. Il va donc chercher à le faire fructifier… en le réinvestissant. Pourquoi choisit-il d’investir en Belgique et dans les entreprises ? Jusqu’à la fin des années 70, il existe un cadre réglementaire relatif à la circulation des capitaux, qui fait que l’investisseur aura plus d’avantages à réinvestir son argent en Belgique que de le faire circuler et fructifier sur les marchés financiers internationaux.

Bien sûr, l’investissement industriel n’est pas une formule magique pour s’enrichir : une entreprise peut faire faillite; et même quand les affaires marchent, il faut en général un certain temps pour que l’investissement rapporte. … En effet, l’investisseur ne risquera son bel argent dans une entreprise industrielle que si cela promet de lui rapporter ‘un peu plus’ qu’un simple placement obligatoire (par exemple prêter de l’argent à l’Etat, en échange d’une rente fixée à l’avance). … S’il y a inflation, les taux d’intérêt réels (différence entre le taux affiché et l’inflation) sont bas, il est donc difficile de s’enrichier simplement en prêtant de l’argent, et il devient presque indispensable, pour que ses 100 millions € en deviennent 150 dans quelques années, de les investir dans la production, généralement ici, en Belgique. …

Dès le début des années 80, les grands actionnaires vont réclamer leur ‘droit à la liquidité’ : le fait d’investir son capital dans une entreprise, en effet, l’immobilise’, l’actionnaire se trouvant, pour une certaine durée, lié au sort de l’entreprise dans laquelle il a placé son capital. Le fait que de plus en plus d’entreprises soient cotées en Bourse permet alors aux actionnaires de se retirer rapidement, ou d’utiliser leur capital pour des opérations de fusion-acquisition. Avec la libéralisation des mouvements de capitaux et les possibilités techniques offertes par les technologies de communication électronique, la propriété des entreprises (le capital) est devenu, par la grâce de nos gouvernements, quasi totalement liquide.

Ce, qui fait que le terme ‘investir’ ne signifie plus, bizarrement, immobiliser du capital pour développer des moyens de production (des bâtiments, des machines, des recherches), mais de plus en plus réaliser des mouvements de capitaux sans le moindre effet, dans le meilleur des cas, sur la réalité concrète des entreprises : quand une multinationale, par exemple, vend une de ses divisions pour racheter, en Bourse, les actions d’un de ses concurrents afin de fusionner en un groupe plus grand, des milliards s’échangent, les commentateurs économiques nous parlent d’investissements, mais il n’y a nulle part une machine, un produit, ou un emploi de plus.”

aus: Savage, Reginald u.a.: Histoire inédite de l’économie en Belgique. De 1945 à nos jours. Charleroi: Couleurs livres 2008, S. 28-35.

01/10

09/01/2010 (20:17) Schlagworte: FR,Lesebuch ::

Emancipation 3

“Est-ce que ‘gauche’ ne devrait aussi dire de l’émancipation ? Se libérer de ses chaines, se libérer de toute tutelle, ne plus être commandé, avoir accès à l’enseignement, pouvoir se former, pouvoir réfléchir soi-même …?

C’est la droite qui ne voit l’individualisme que comme un privilège pour une petite caste, c’est la droite qui aime les pauvres sages comme un troupeau des moutons, c’est la droite qui empêche les gens de sortir de leur communauté. Être de gauche, ça veut dire de se battre pour que tout le monde aura la liberté de devenir individu.”

Mon commentaire du 6.11.8 a un article sur le blog des Jeunes Socialistes de Schaerbeek, intitulé “Etre de gauche en 2008.”.

Abb.: Man Ray: Vierge non apprivoisée, 1964.

11/08

01/10/2009 (20:29) Schlagworte: FR,Notizbuch ::

Automobilistes

(DE)

 

Cyclistes et automobilistes: pourquoi tant d’incompréhension?

… Les automobilistes suivent … des règles implicites strictes qui leur sont propres. Ces règles ne se confondent pas avec celles du code de la route “officiel” mais le complètent sur certains points et le contredisent sur d’autres. Le malentendu vient du fait que les automobilistes oublient que ces règles n’ont aucune raison de concerner les cyclistes.

Le meilleur exemple est probablement la règle implicite du respect de la file. Petit rappel ici. Un automobiliste vit son déplacement urbain comme le passage d’une file d’attente à une autre file d’attente… surtout en heure de pointe, ce qui de nos jours représente la majorité du temps. Il fait la file le plus souvent sans savoir pourquoi, sinon qu’il est bloqué par la voiture qui le précède et accélère dès que c’est possible pour se positionner au mieux dans la file suivante. Car une place d’avance dans une file peut éviter une phase de feu rouge, ou même deux si le carrefour est bloqué, comme c’est si souvent le cas.

Et il y a une bonne raison à cela : les automobilistes estiment qu’ils ont le droit de conserver leur place dans une file, même au carrefour. Pour cela, il est nécessaire d’empêcher les automobilistes qui viennent d’autres directions de s’immiscer dans la file en ne se laissant pas distancer par le véhicule qui précède. Le droit de défendre sa place dans une file prime donc largement sur le code de la route, puisqu’il autorise (de facto) à bloquer un carrefour sans susciter l’animosité des autres automobilistes. Au contraire, lorsqu’un automobiliste refuse de s’engager dans un carrefour encombré, il se fait copieusement klaxonner (dans le meilleur des cas). De même, la plupart des automobilistes sont soulagés lorsque celui qui les précède brule un feu, puisqu’il libère une place dans la file. (Mais un cycliste qui brule un feu ne libère rien du tout : c’est un geste purement égoïste!) Bref, l’obsession de préserver sa place dans la file est devenu la seconde nature de l’automobiliste. D’ailleurs, il adopte la “file-attitude” même sur autoroute, où ce comportement est totalement inefficace et surtout très dangereux pour lui-même et les autres.

Dans ce cadre implicite, il est clair que le cycliste est un provocateur puisqu’il ne respecte pas la file. un automobiliste lambda ne sait pas très bien si le code de la route autorise les cyclistes à remonter une file de voitures. Mais ce qui est sûr, c’est qu’il juge ce comportement inacceptable ! Ce n’est pas en respectant rigoureusement le code officiel que les cyclistes cesseront d’être pris pour des anarchistes …”

aus: Quentin Wibaut: Cyclistes vs. automobilistes : pouquoi tant d’incompréhension? In: Ville à Vélo 144, sept./oct. 2009, S.12

Abb.: Brandalism, 2020?, im Internet.

09/09

17/09/2009 (23:20) Schlagworte: FR,Lesebuch ::

Un imam à l’église

ma contribution pour un débat sur un imam ayant choisi la phrase la plus agressive contre les autres religions pour sa participation à un te deum:

Est-ce ne pas beaucoup de bruit pour peu de chose? C’est quand même clair qu il y a des incompatibilités entre les dizaines des religions présentes dans une commune comme Saint Josse – si ce n’était pas le cas, on n’aurait qu’une religion sur terre.

Il me semble impossible de prévoir toute les éventualités possibles. Une fabrique d’église a invité un imam, beau geste. Il voulait bien venir, beau geste. Son chant est dit de très beau, était donc digne d’une cérémonie. Le contenu de son sermon peut être honteux pour lui ou pour l’organisation qui l’a recommandé, mais je ne vois pas comment on pourrait encore blâmer d’autres.

Il me semble impossible de ne pas se heurter mutuellement de temps en temps dans un dialogue des croyances. Il faut vivre avec. Chacun se présente comme il le peut et il va falloir une grande tolérance et patience de toute les cotés. Avec les temps les différents partis vont apprendre de mieux se connaitre et peu à peu savoir limiter les remarques insultantes.

La tolérance et la compréhension mutuelle ne peuvent pas être installés a priori. Il faut d’abord se connaitre, et ca ne marche pas sans incident, on apprend par ses erreurs.

Continuez alors, là à St.Josse! Je ne croix pas que la silence mutuelle qu’on vit jusqu’alors, la vie des communautés en parallèles et sans contacts potentiellement heurtants, suffise pour construire une société meilleure.

08/08/2009 (11:46) Schlagworte: FR,Notizbuch ::

Macédoine grecque

mon commentaire dans une discussion sur le réfus grecque d’accepter la Macédoine en UE:

@salman: Tu as raison, les exigences grecques vis-à-vis la macédoine sont absurdes – il faudrait une fois demander à Doulkeridis ce qu’il pense de ça et comment ça influence sa participation dans cette organisation des élus grecques à l’étranger…

Ça devient un jeu marrant d’interroger les élus issus d’immigration sur des tabous de leur pays d’origine… Existe-t-il un jeu équivalent pour les autochtones?

L’Europe est pleine des régions frontalières qui portent le même nom que leur voisine – ce sont des résultats de 1000 ans de guerres… La Macédoine était coupée en trois en 1913, il n’y a aucune raison pourquoi une de ces trois régions pourrait réclamer le monopole sur le nom.

Province belge du Luxembourg – Grand-Duché du Luxembourg
Friesland – Ostfriesland – Nordfriesland
Mecklenburg-Vorpommern – Pomorze
Nordschleswig – Schleswig-Holstein
Flandre français – Flandre orientale et occidentale
Limbourg est et Limbourg ouest
Jura suisse – Jura français
etc.
Où est le problème sinon dans l’arrogance et la folie de grandeurs grecques?

08/08/2009 (10:08) Schlagworte: FR,Notizbuch ::

Double nationalité

Réponse à la question pourquoi ça poserait problème d’enlever une nationalité à quelqu’un qui en a deux:

“Déposséder quelqu’un de sa nationalité n’est de toute façon pas une forme de dialogue, mais de fin de dialogue. C’était en Allemagne, en 1933, qu’on a commencé de déposséder des gens qu’on trouvait “différent”, “pas assez intégré”, “pas intégrable” de leur nationalité. Pour moi, comme Allemand, cette invention nazi reste une mesure d’extrême-droite, désolé.

Du droit international, la double-nationalité ne joue que dans les pays tiers. Dans et pour un pays dont on a la nationalité on est uniquement un ressortissant de ce pays. Seulement dans les pays tiers, on peut choisir quelle nationalité à utiliser. Je ne vois pas de problèmes connectés à ca?

Je ne vois pas de lien entre la possession d’une deuxième nationalité et si quelqu’un est capable de vivre en paix avec ses voisins et ses concitoyens. Je me souviens par exemple d’un monsieur qui tuait un couple des voisins dans la Rue Vanderlinden avant de mettre du feu à la maison…

Pour l’anecdote, la Belgique était fondée par quelqu’un qui était aussi bien Français que Néerlandais (M. Rogier) et ensuite on s’invitait quelqu’un de la nationalité du minuscule pays de Saxe-Cobourg-Gotha, naturalisé russe, naturalisé britannique, presque naturalisé grecque, mais finalement naturalisé belge. Est-ce que quelqu’un sait si ce monsieur avait abandonné ses autres nationalités?”

commentaire sur www.parlemento.com

Réponse à la question pourquoi il y’aurait intérêt de l’avoir:

“Il y a (1) des raisons pratiques et des (2) raisons émotionnelles.

(1) il y a souvent des formalités et restrictions administratives très lourdes pour des étrangers, la vie devient souvent plus facile si on a la nationalité du pays dans lequel on vit. D’autre part, abandonner l’ancienne nationalité peut créer des problèmes, si on a encore de la famille, des terres etc. là bas. Il y a des pays qui font une différence pour les héritages par exemple.

(2) Si vous avez des parents de différentes nationalités ou vous vivez entre deux pays ou vous émigrez, vous allez toujours vous sentir liés à deux pays. Pourquoi forcer des gens de faire des choix douloureux (pour vous ou pour vos parents)?

C’est assez improbable aujourd’hui de voir la Belgique en guerre ouverte avec un des pays d’où viennent la plupart des immigrés… Sinon, le problème va toute d’abord se présenter pour les gens concernées eux-mêmes, et garder deux nationalités ou abandonner une, ne va pas beaucoup changer pour eux: de toute façon, dans les deux pays, on va vous suspecter de travailler pour l’ennemie. Les Américains d’origine japonaise étaient internés pendant la deuxième guerre mondiale en États-Unis, même des gens qui ne savaient même plus parler le japonais …”

commentaire sur www.parlemento.com

07/09

03/08/2009 (10:52) Schlagworte: FR,Notizbuch ::

Amis

“Mes parents avaient des amis. C’étaient des gens qu’ils voyaient pour boire ensemble des alcools de toutes les couleurs. Comme s’ils ne pouvaient pas les boire sans eux !

A part ça, les amis servaient à parler et à écouter. On leur racontait des histoires dénuées de signification, ils riaent très fort et en racontaient d’autres. Et puis ils mangeaient.

Parfois, les amis dansaient. C’était un spectacle consternant.

Bref, les amis étaient une espèce de gens que l’on rencontrait pour se livrer en leur compagnie à des comportements absurdes, voire grotesques, ou alors pour s’adonner à des activités normales mais auxquelles ils n’étaient pas nécessaires.

Avoir des amis était un signe de dégénérescence.”

aus: Amélie Nothomb: Le sabotage amoureux, Paris: Michel 1993, S.37.

01/09

03/01/2009 (21:09) Schlagworte: FR,Lesebuch ::

Raison d’être

“Le jour de l’envol.

Au Brésil, des gens souvent d’origine modeste travaillent et investissent parfois pendant trois années entières dans la construction d’un ballon en papier qui peut atteindre jusqu’à 60 mètres de haut. Il est peint et décoré de ses plus belles couleurs quand il s’envole le jour, et emporte des dizaines de luminaires et de bougies pour un voyage nocturne.
Le feu et le papier réunis dans l’envol du ballon.
Le travail de longue halaine et la magie de l’instant.
Trois ans pour vingt minutes.

Ils regardent le ballon s’enfoncer dans le ciel. Vingt minutes.
Seulement vingt minutes.
Et il disparaît dans la nuit, ou derrière la colline.
Vivre maintenant, l’instant.
Plus personne ne le verra ensuite.
ne plus parler, regarder, écouter. Retenir son souffle, respirer. Crier.
Tout le monde le croit: il fera le tour du monde.

A peine le ballon envolé, ils se remettent au travail pour le suivant, imaginent les plans les plus fous, les formes et les tailles les plus osées, distribuent les tâches et investissent le temps pour construire ensemble vingt minutes de rêve et de vent. Et cette liberté n’a pas de prix.

Les “baloieros”, constructeurs de ballon, vivent de l’envol futur du ballon, s’incarnent en lui, défient les lois de l’apesanteur, et partent avec lui, en emportant tous ceux qui le désirent…

Une bouteille à la mer, mais dans le ciel. …”

aus: Olivier Thomas: Le jour de l’envol. Tract accompagnateur pour le spectacle du même titre, Théâtre Balsamine, Schaerbeek, décembre 2007.

12/07

08/12/2007 (1:13) Schlagworte: FR,Lesebuch ::
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